Les fêtes de noël deviennent traditionnellement l’occasion de se retrouver sur l’eau pendant quelques jours avec le frangin. Un fagot de canne, un bateau, une voiture avec le plein de gasoil, sont les bases de ce road-trip annuel qui n’a pas vraiment d’autre limite que le temps imparti : 4 jours. Le point de départ est la résidence de nos parents dans l’aube ce qui me change sensiblement de ma Haute-Savoie.
Le projet c’est de ne pas se fixer de projet. Du moins pas avant le dernier moment pour garder toute liberté de saisir une opportunité en route. Pourtant c’est avec un peu d’appréhension qu’arrive la date fatidique, quelques jours avant noël car la plupart des scénarios élaborés ne semblent pas réalisables. Le manque d’eau ou l’impossibilité d’avoir des autorisations de naviguer sur certaines pièces d’eau annihile la plupart des scénarios. L’annonce inopinée d’une grosse tempête de vent sur le nord de la France et de l’Europe inhibe nos dernières ambitions transfrontalières. L’avant veille avant le départ il faut se rendre à l’évidence: on va devoir réduire nos ambitions.
Pour le premier jour nous décidons de rester en local, et de tenter de pêcher ce qui peut l’être. L’absence d’eau et l’absence d’hiver sont des conditions inhabituelles qui ne nous permettent pas d’envisager de pêcher le sandre sur la Seine amont mais les brocs seront peut-être réactifs. Le choix du parcours s’oriente naturellement sur un secteur peu profond, assez sauvage et globalement très peu pêché en bateau. Au pire ça fera une visite. Autant rompre le suspense tout de suite, le journée ne sera pas folichonne. On arrivera tout juste à déclencher une poignée de touche et à sauver le capot.
Pourtant en fin de journée un semblant de pêche semblait se dessiner. Après avoir pêcher tout azimute (et sans succès) entrées de lônes, lônes, secteurs courants, secteurs amortis et berges boisées de toutes sortes, c’est dans les berges de branches, baignées dans moins d’1.5 m que nous aurons toutes nos touches. Un profil de pêche inattendu en hiver qui attirera notre attention et nous poussera à refaire le secteur quelques jours plus tard. Pour ce second essai on a préparé une demi douzaine de Giant Ripple 16 et 20 cm, ainsi que différentes tailles de Pulse en 7 et 10g, histoire de ralentir un peu l’action et de laisser au poisson le temps de sortir des branches pour se saisir des leurres. Sur le début de journée, nous bloquerons tous les deux sur le Giant Ripple en raison de sa faciliter à être skipper sous les branches… Au point que cela fasse de la peine de devoir le ralentir si bien lancé dans son élan. Pourtant il faut !
Les pulses sont plus difficiles à propulser dans la frondaison et nous devons la plupart du temps nous contenter des les laisser tomber en chute libre à la pointe des branches. C’est pourtant d’eux que viendra la solution, comme la sortie précédente finalement et en particulier d’un nouveau colori sparkle pearl en 11 cm, lesté en 7g.
Plusieurs poissons s’enchaînent sur un temps relativement court à la mi-journée. Une fois le truc trouvé et le rythme pris, Paulin n’a pas grande chance en passant derrière moi de déclencher un poisson et il faudra que je le laisse passer devant pour qu’il pique à son tour.
Toutes les touches sont faites à vue, un vrai régal. Une jolie perche croise également notre route, avant que la fête soit terminée. La période d’activité aura été courte mais l’action de pêche super agréable.
Entre ces deux sorties en local, on a accepté avec grand plaisir une proposition de Gaël qui consistait à le suivre une paire de jours sur la Seine, entre Paris et Rouen. Une sortie incertaine jusqu’à la veille car les prévisions météo annonçaient des rafales de vents à 90-100 km/h. Mais le gaillard ne semble pas effrayé alors on suit. Sans aller jusqu’à dire que les conditions météo se sont révélées « bonnes », il faut quand même admettre que le vent s’est révélé moins fort que prévu et que les conditions de pêche étaient tout à fait acceptables. Niveau pêche sur la Seine avale comme ailleurs ça manque d’eau et les habitudes sont chamboulées. Pour le premier jour Gaël qui embarque dans le bateau de Jérôme nous entraine dans une pêche en linéaire de brochets. Après deux zizi pour nous on se réoriente sur les sandres en cherchant les profonds mais ce sera sans succès. A la fin de la journée, l’équipée a fait 4/5 brochets dont un chouette 80+. Pour notre part on culmine à trois poissons dont notre sandre mais la décence nous empêche de les présenter en photo.
Pour le second jour nous changeons de secteur pour un tronçon plus amont où Gaël nous annonce qu’on trouvera des sandres actifs. Nous avons la chance de l’accueillir à notre bord alors traitreusement je lui balance la télécommande du moteur électrique prétextant qu’il connait les dérives. Pour une fois j’en profite et je me laisse balader. Le plan est assez classique pour une journée de pêche par eau claire: linéaire pendant les phases de chasse des sandres matin et soir, vertic’ pendant les phases de repos en journée.
Le coup du matin est assez court. D’une part on est arrivé un peu tard, et d’autre part un carpiste dissimulé dans la végétation barre le poste retenu. Dommage, Gaël a juste eu le temps de déverrouiller le compteur dans les premiers lancers avec un sandre au pulse 11 cm avant que Paulin touche une ligne « bruyante ». S’en suit un matinée assez longue où les touches peinent à venir. Le second poste amène une paire de touches mais pas de poissons. Le troisième est vide et la quatrième permettra enfin à Gaël de nous montrer en plein jour à quoi ressemble les sandres de la Seine.
le sandre est flou mais le barbu au moins il est net !
L’après-midi sera plus prolifique et on renoue clairement avec les touches et les poissons. Le retour sur le poste du matin, maintenant libéré, est la première solution du jour. Elle nous permettra de toucher des sandres, ainsi que quelques perches, dans le sillage du bateau. La recherche du leurre idéal n’est pas évidente mais les coloris « cappuccino » semblent les plus réguliers.
En seconde partie d’AM, Gaël a la bonne idée de nous guider dans un « tas de cailloux » assez peuplé. « Attention ça gratte ici … là ça devrait commencer ». Un avertissement en forme de prophétie car 5 secondes plus tard, on se retrouve tous les trois accrochés … dans les cailloux ! Un homme averti en vaut deux … mais trois hommes avertis n’ont pour autant pas réussi à éviter l’accroc. C’est noté, je vais pêcher plus « décollé ». Le redémarrage de la pêche est le bon, la redescente de mon leurre se fait intercepter par une touche de l’espace qui manque de m’arracher la canne. Dedieu… Un scénario qui se reproduit deux fois avant de passer sur quelques jolies perches.
Le secteur nous occupe correctement la seconde partie d’après-midi avec des touches assez nombreuse mais une réussite qui l’est moins. Le soir arrivant Gaël nous oriente sur le coup du soir pour une dernière séance de pêche en linéaire peu profond. Quelques sandres complémentaires viendront clore cette journée qui se finit très correctement avec une bonne douzaine de sandres et un peu moins de perches. Ça a du bon de se faire guider, cette journée est sans hésitation la plus savoureuse de notre petit séjour pêche qui au final s’est relevée assez diversifiée. Merci Gaël !
Quentin
