L’événement marquant de cette fin d’année 2015 est sans doute le manque d’eau. Histoire de ne pas s’enliser en rivière, et de profiter d’autres destinations j’ai délaissé le Rhône pour effectuer quelques pèlerinages. Le premier est sur le barrage de Villerest dans la Loire avec Nass. Comme il est éloigné de chez moi de plus de 3h de route, j’attends de pouvoir libérer deux jours de pêche consécutifs, ce qui se produit début décembre.
Lorsque j’ai deux jours de pêche sur le même plan d’eau, ce qui est rare, j’en profite pour essayer d’analyser les lieux et tenter de construire une pêche propre. Le premier est rarement optimal et sert à naviguer, à jauger l’activité et à mettre la main sur quelques secteurs « chauds » du moment. C’est la journée des essais. Si quelques pistes de pêche sont trouvées, le second jour je minimise la prise de risque en exploitant ce qui a été trouvé la veille. Cette démarche conduit la plupart du temps à cramer le premier jour si l’on ne se fie qu’aux résultats mais je trouve qu’à moyen terme elle me permet de m’approprier les lieux et de progresser plus surement qu’en grattant obstinément le premier pattern trouvé. Faute d’être la plus rapide, c’est en tout cas la méthode qui me convient le mieux car la pêche se fait sur une démarche de progression.
C’est dans cette optique, complètement partagée par Nass, que nous arrivons sur le plan d’eau le premier jour, peu après le levé du soleil. Nous mettons à l’eau à l’aval, pour une grosse séance de repérage. Le plan d’eau est au plus bas depuis longtemps et la pêche n’est pas réputée folichonne. Comme d’habitude, nous n’avons pas essayé de récolter d’informations avant notre venue car la pêche peut varier tellement vite que nous préférons nous faire une idée sur place. Nass a déjà fait une sortie cette année avec Coline quelques semaines auparavant et a sous le coude quelques postes à visiter. Me concernant j’ai également visité le plan d’eau lors de l’Open de novembre mais les conditions de pêche en compétition sont tellement particulières que je préfère ne pas m’appuyer sur ce qu’on a fait avec Sylvain. On essaye le plus possible de partir sur des bases neuves.
La matinée est ainsi dédiée à la navigation. Comme l’eau est très basse il est possible de visualiser une large bande de rive habituellement sous l’eau et qui permet de s’imaginer ce que l’on est susceptible de trouver sous le bateau. Falaise, éboulis, rochers, anciennes routes immergées, ponts, muret de toute sorte et de toute taille … les postes sont omniprésents et la balade est instructive. Sur l’aval du plan d’eau la transparence dépasse largement 1 m ce qui laisse présager une pêche profonde. Les bras secondaires sur lesquels on avait pêché l’an dernier sont en revanche trop peu profonds pour être intéressants et on doit donc s’en passer. En remontant, l’eau se trouble progressivement, signe que l’on pourrait trouver des poissons actifs en journée sous des hauteurs d’eau sympathiques à pêcher. Cette perspective réjouissante, associée au fait que je ne connaisse pas du tout l’amont du barrage nous pousse à nous concentrer sur cette partie, en remontant d’abord le plus haut possible, jusqu’au château.
Arrivé en haut, il y a très peu d’eau et celle-ci est vraiment trouble, affichant à peine plus de 50 cm de transparence. Un pêcheur aux vifs nous met la pression en sortant devant nous un sandre correct dans quelques mètres d’eau. On attaque une pêche verticale qui fournit assez vite quelques touches, puis le premier poisson pour Nass.
Après quelques zig-zags dans la pente, toutes les touches tournent autour de 6m. Nous recherchons ainsi spécifiquement des postes où cette gamme de profondeur est pêchable. Je fais mon premier poisson ainsi.
Puis Nass le troisième au pied d’un tombant rocheux dans 6 m également.
On sonde les postes en descendant le barrage, certains semblent intéressants mais mériteraient d’y passer plus de temps tandis que d’autres ont été très pêchés en début de journée et semblent lessivés. La transparence de l’eau augmente progressivement et les quelques dernières touches sont plus profondes d’un ou 2m. Un quatrième et dernier poisson soldera cette première journée.
Au bilan de ce premier jour on a repéré une vaste zone sur laquelle on va se concentrer le lendemain. On a laissé passer les meilleures heures de pêche à sonder et à naviguer mais on a notre plan de bataille. Quelques pêcheurs ont clairement fait pêche aujourd’hui ce qui nous donne bon espoir de passer un bon moment sur l’eau.
Après une petite soirée tranquille chez Raph (merci !), la plan de bataille est peaufiné. Nous mettrons logiquement à l’eau en haut, pour gagner du temps, et être opérationnel plus vite. L’objectif du jour est fixé à 10 poissons. Un objectif pas fou, mais pas fait non plus. Nous commençons par le secteur de la mise à l’eau puis nous pêcherons en remontant, jusqu’à nos derniers postes en amont. Les premières minutes de pêche sont immédiatement productives à proximité de la mise à l’eau. Les premiers poissons rentrent en longeant la pente en verticale dans 9m. Les leurres sont bien gobés, ça fait plaisir.
Ripple Minnow cappuccino …
Les premiers poissons sont faits au « minnow » sur des couleurs neutres (Ripple Minnow cappucino) ou charteuses (Flex Vamper). Le second poste a déjà bien été pêché et nous ne ferons rien. Sur le suivant Nass fait mouche en prenant une série de poissons en verticale légèrement décalée du bateau vers le large au ripple shad cappuccino. Cette zone étant prometteuse mais d’un relief assez compliqué nous prenons le temps de faire la bathymétrie à l’Autochart Live. Un petit effort qui permettra de cibler plus précisément la tenue des poissons et de faire quelques touches de plus.
L’heure avance et nous n’avons pas vraiment le temps de nous arrêter pour manger mais nous arrivons quand même à innover avec un savoureux Bolino torsades à la napolitaine/fourme d’Amber. Une réussite !!
Nous terminons la journée sur les secteurs du haut pour quelques touches/poissons de plus. Nous avons remonté notre profondeur de pêche toute la journée en remontant vers l’amont pour finir comme la veille dans 5/6 m.
Le dernier poisson sera fait à l’endroit où on a pris le premier, au niveau de la mise à l’eau.
Un dernier poisson qui nous amène à un total de 9 ! Caramba l’objectif est raté de peu. Tant pis, on reviendra l’an prochain ! 